Pour une remise en question de l’inaliénabilité des collections publiques

Paris, 7 janvier 2015

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L’Association des amis de Théodore Chassériau, ainsi que le patron de Sotheby’s France, Guillaume Cerutti, ont évoqué de concert la possibilité d’un assouplissement bien encadré du dogme de l’inaliénabilité des collections publiques.

Il s’agirait de se rapprocher quelque peu du modèle américain, qui permet la vente des certaines œuvres des collections afin de débloquer des fonds permettant aux conservateurs de faire de nouveaux achats, tout en se gardant de dilapider le patrimoine national. De telles mesures devraient nécessairement faire l’objet d’expérimentations, et ne concerner que certaines œuvres sélectionnées par les conservateurs entrées dans les collections il y a plus de cinquante ans,selon les propos un rapport de la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale consacré à la politique des musées français.

L’impossibilité de céder les œuvres d’art des collections publiques inscrite dans la loi « musées » de 2002 semblerait en passe de devenir obsolète en France. Nombreux sont ceux qui se positionnent en faveur d’un assouplissement de cette loi afin de dynamiser la gestion des collections de musée, à l’instar du MoMA de New York qui effectue souvent des ventes de ses œuvres « pour se donner les moyens d’acquérir de nouvelles pièces ». Cette question se pose en France au moment où les réserves de musées regorgent d’œuvres qui ne sont jamais exposées en raison de leur niveau de détérioration — dû notamment au manque de place dans les réserves, à l’absence de restauration de certaines pièces.

Un tel projet révolte les puristes, attachés au patrimoine artistique commun, mais aujourd’hui 250.000 objets d’art du Louvre se trouvent entassés dans des réserves présentant des risques d’inondation. Si certaines œuvres devraient être transférées en 2016 dans de nouvelles réserves plus sûres, comme à Lévin, près du nouveau Louvre-Lens, de nombreuses autres demeureront dans le plus grand musée du monde.