Bruxelles, le 16 juin 2014
De par son histoire coloniale, et les liens toujours existants avec le Congo — place forte de l’art africain — Bruxelles est considérée dans le monde entier comme le berceau de l’art africain, et par extension comme une place forte du commerce des arts premiers. Du 4 au 8 juin, comme chaque année, la capitale européenne a fait figure de rendez-vous incontournable pour l’ensemble des passionnés et collectionneurs de ces arts.
Organisée depuis 24 ans, la BRUNEAF (BRUssels Non European Art Fair), (art africain, océanien et indonésien), cohabitait avec la BAAF (BRUssels Ancient Art Fair), dont il s’agissait de la 12e édition (art antique, égyptien, du Proche-Orient et européen), et la dernière à avoir rejoint la manifestation : l’AAB (Asian Art in Brussels) (art asiatique : Chine, Japon, Inde, Himalaya, Asie du Sud et du Sud-Est), qui célébrait sa seconde édition.
Les trois présidents de ces foires, respectivement Didier Claes, Jacques Billen et Carlo Cristi, ont particulièrement insisté sur la mise en place d’un contrôle plus stricte de la provenance et de l’authenticité des œuvres. Ainsi, tous les marchands ont dû se soumettre au contrôle d’un « comité d’acceptation ». Tous les objets qu’ils ont présentés ont été expertisés 48 heures avant l’ouverture de la foire par des experts internationaux et un enregistrement préalable auprès de l’Art Loss Register a été nécessaire. Par ailleurs, outre la parfaite synergie des trois événements, l’aide de nombreux mécènes et la mise en place de partenariats avec les musées associés ont été louées.
Cette année, en collaboration avec la Bruneaf, événement le plus ancien et moteur du trio, l’Ancienne Nonciature, située au cœur du quartier des Sablons, accueillait l’exposition « Masterpieces » présentant jusqu’au 15 juin des chefs d’œuvres de l’art de Nouvelle-Guinée, déplacées pour la première fois des réserves du Musée Royal d’Afrique Centrale de Tervuren.
Tandis que l’organisation du G7 et les mauvaises conditions météorologiques ont joué en défaveur de l’événement, pendant lequel les amateurs sont invités à déambuler dans les rues du quartier des Sablons afin de découvrir les artefacts proposés par les 90 marchands ayant investi une grande partie des boutiques du quartier, la fréquentation a connu une légère baisse.
Malgré cette diminution, la qualité des visiteurs a été soulignée par les organisateurs, qui ont noté une forte présence de collectionneurs européens, américains et chinois. Concernant les ventes, la manifestation a souligné la tendance — qui est globale sur le marché de l’art —, conduisant les pièces les plus importantes à trouver preneur relativement facilement, et laissant un marché moyenne gamme marque relativement atone.
Parmi les ventes, il est possible de citer la cession rapide de l’objet phare de l’exposition Joaquin Pecci, une Statue de l’Ubangi (Congo), tandis que Didier Claes vendait le Masque Pende (R.D. Congo) et le Crucifix Kongo au même collectionneur. Le marchand Alain Naoum a vendu un Masque Lwalwa (R.D. Congo) pour 40.000 euros.
Du côté de l’AAB, le cycle de conférence a connu une réelle réussite, notamment en ce qui concerne la dernière conférence donnée par Mme Okada, du Musée Guimet.
Année après année, l’audacieux pari lancé par les organisateurs de se rassembler pour créer un événement incontournable et attirer un public de qualité dessine les contours d’une réussite définitive. Le prochain rendez-vous est d’ores et déjà donné aux passionnés, marchands et collectionneurs, invités à se rendre à Bruxelles du mercredi 3 au dimanche 15 juin 2015, avec un programme qui devrait d’ici là s’étoffer.