Sindika Dokolo veut rendre à l’Afrique les œuvres volées pendant l’époque coloniale

Luanda, 22 août 2015

Sindika Dokolo Seeks to Return Works Stolen during Colonisation to Africa

Le collectionneur congolais Sindika Dokolo lance une vaste campagne pour rendre à l’Afrique les œuvres volées pendant l’époque coloniale.

Pour mener à bien cette entreprise, la Fondation Sindika Dokolo a fait appel à une équipe de spécialistes afin qu’ils retrouvent dans les collections privées et sur le marché de l’art les œuvres volées durant la colonisation. Le cas échéant, le propriétaire de l’objet incriminé se voit proposé de revendre l’œuvre à la fondation au prix d’achat ou d’être d’attaqué en justice pour vol. À ce propos, Sindika Dokolo a déclaré au New York Times : « De nombreuses œuvres ont disparues d’Afrique et circulent désormais sur le marché de l’art uniquement grâce aux mensonges entourant leur provenance. » Sa position radicale n’est pas sans soulever des oppositions. Interrogé par Art Media Agency, le marchand d’arts tribaux bruxellois Pierre Loos avait exprimé ses doutes sur la question : « Tous les Picasso devraient-ils être en Espagne ? […] Rentrer dans la logique de restitution, c’est ouvrir la boîte de Pandore. Ceux qui en profiteront ne seront pas les amoureux de l’art, mais ceux qui recherchent le pouvoir et l’argent. » Cependant, Sindika Dokolo ne semble pas s’en tenir à exiger un retour du patrimoine africain en Afrique quand il évoque les conditions violentes dans lesquelles le continent a vu sa production artistique librement appropriée par les Européens. Il s’agit donc d’une question de justice. De son côté, André Magnin, commissaire de « Beauté Congo » à la Fondation Cartier, a émis des doutes sur la légitimité du collectionneur à décider pour l’ensemble du continent.

Né en 1972, à Kinshasa, au Zaïre, Sindika Dokolo est un homme d’affaires et, avec plus de 5.000 œuvres, le propriétaire de la plus grande collection d’art africain contemporain.